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Chapelle Saint-Jean Exposition 2025
Type du projet
Peintures
Date
juin 2025
Effets - Mers Conversations
Au travers de 55 toiles, je vous invite à découvrir mon univers pictural autour de la rencontre entre la Mer Méditerranée, la Mer du Nord, la Baltique et l'océan Atlantique; quatre "couleurs" que je connais bien.
EFFETS MERS
Quatre vastes étendues d’eau conversent, portées par le souffle du vent et la danse des vagues.
Alors parla la Méditerranée, bercée par le chant des civilisations anciennes, tout en laissant échapper un soupir :
« J’ai bercé les galères et les caravelles, j’ai vu scintiller les phares et gronder les batailles. J’ai été le berceau du monde et le théâtre de ses illusions. Jadis, on m’appelait Mare Nostrum. L’homme m’a célébré par ses chants, il m’a priée comme une déesse. Mais aujourd’hui, il m’oublie, il m’abîme. Mon sein, jadis fécond, s’appauvrit ; mes eaux jadis limpides, se troublent. Je deviens un linceul. Je suis un cimetière silencieux et mes vagues portent des âmes errantes. Ô mes soeurs, entendez-vous ma plainte ? »
Alors parla la Baltique, plus austère et plus grave, murmurant à son tour, dans un souffle froid comme l’aube d’hiver :
« Je suis plus jeune que toi, ma soeur, et pourtant, je connais l’oubli. J’étais glace, j’étais miroir, j’étais un monde à part, une mer des contes et des légendes. Les bateaux qui traçaient des chemins de fortune entre mes îles, c’était beau. Maintenant, je sue, je colle. Je suis une faille où le noir s’infiltre, mes eaux épaississent. J’étouffe. Si ça continue, je vais finir comme un aquarium mal entretenu. »
Alors parla l’Atlantique, immense, impétueux, tout en éclatant de rire :
« Je suis le voyageur de l’infini, le battement du temps, le rythme éternel des marées. Je suis l’aventure et la démesure. La mer des promesses et des mirages. J’ai vu les hommes partir et jamais ne revenir avec leurs rêves d’ailleurs ; cap sur l’Amérique ! Mais même moi, l’infini, je ressent le poids du monde et je demeure libre. Libre mais blessé. Car même moi, je ressens le poids de l’oubli et de l’indifférence. J’ai vu passer les siècles, et jamais je n’ai eu aussi peur que maintenant. »
La Mer du Nord, plus calme, plus grave, laissa rouler ses vagues graves et austère avant de parler :
« J’ai toujours été un lieu de passage et de frontière, la promesse et la perte. Depuis l’aube des temps, je suis le seuil du Nord, le chemin des hardis, le cimetière des fiers. J’ai vu la voile des vikings et la nef du marchand. J’ai porté le chant des marins. J’ai entendu des rires et leurs cris. Les hommes se sont pressés sur mes rives. Aujourd’hui, mes eaux montent, mes côtes s’effacent. Je deviens une ombre sur la carte et qui s’en souci ? »
À l’aube d’une ère nouvelle, les mers restent là, elles attendent, elles espèrent, elles encaissent, elles n’y croient plus trop. Le vent tombe, tout est noir, noir et vibrant de couleurs. Le vent siffle comme un dernier trait de pinceau sur une toile inachevée. C’est l’effet mer.





















